Lisa & Olivier, France

Tentative d’ascension de l’Hiunchuli 6441m
 
Une fois le camp de base atteint, la solitude, et le contact avec les plus hauts sommets des Annapurnas offrent un aperçu inestimable de la valeur de ces montagnes et de ces endroits où nous ne sommes que de passage. En ces temps où certaines régions de l’Himalaya et du Népal souffrent d’un tourismeinstagram et d’un alpinisme de finishers, où la course au sommet conduit aux pires drames, le temps lent qui s’égraine aux pieds des colosses des Annapurnas se savoure encore davantage. Il n’y a pas vraiment de façon appropriée pour restituer justement l’émerveillement devant une telle immensité. Le prix de cette récompense est à la hauteur des exigences qu’imposent ces sommets. En choisissant de les grimper en style alpin, c’est avec toutes les contraintes de l’autonomie, du portage et de l’engagement intégral que nous nous sommes retrouvés sur les flancs du Hiunchuli. Mais c’est aussi le choix de l’escalade la plus pure et la plus simple, celle où la rencontre avec la montagne est la plus intense. Si notre ascension n’a pas été couronnée de succès en raison d’une météo contraignante, le Népal n’a rien à craindre de tels renoncements et demi-tours. L’ambiance unique de ces voyages est profondément liée à leur caractère incertain et aléatoire. Et quoiqu’il en soit, le Népal n’attend pas 4000 ou 5000m pour se révéler. Plus bas, les vallées où se dispersent les villages et les terrasses agricoles, et où l’on passe de forêts de bambous aux jungles de rhododendrons, sont à elles seules des objectifs suffisants, qui offrent les plus belles opportunités de se mélanger sans trop d’artifices à ce qui existe encore du Népal de toujours. »
Olivier & Lisa, mai 2019